Cette semaine, rencontre avec Marc Menasé, le serial entrepreneur du web. Il arrive avec quelques minutes de retard, son fils est malade, la matinée est à réorganiser, il compte parmi les entrepreneurs les plus en vus du Web et reste un papa attentif et impliqué. Il connaît bien l’univers de l’homme puisque c’est aujourd’hui au cœur de son activité avec MENLOOK, la référence sur le Web en matière de shopping homme. Voilà un homme qui ne compte plus les succès, un homme bien dans son temps et un père qui semble en découvrir tous les jours et sait se déconnecter pour mieux se connecter à sa famille… Daddy Coool : Combien d’enfants avez-vous ? Marc Menasé : J’ai un garçon de 5 ans et une petite fille qui vient de fêter ses 2 ans. DC : Quels sont les moments que vous aimez partager avec vos enfants ? MM : Un de mes moments préférés, c’est le vendredi soir, quand je prends la marmaille, qu’on part en Normandie, dans le beau Pays d’Auge, et que je sais que je vais passer un bon week-end où je vais réussir un peu à me déconnecter, à sortir de la ville. J’ai une sorte de rituel tous les samedis matin avec mon fils ; je prends mon café avec lui, on discute, on prépare notre programme de la journée : le poney, le tennis, on fait pleins d’activités… On essaie de se vider la tête ensemble. L’autre chose qui me tient à cœur, c’est l’organisation des vacances, car les vacances c’est sacré. On ne revient pas de vacances sans savoir où est-ce qu’on part la prochaine fois. Le concept, c’est ça. ça veut dire que pendant les vacances, on organise les prochaines vacances. On discute ensemble, on va généralement loin pour déconnecter, car une langue différente, un pays différent, des gens différents, ça permet un décalage horaire, ça permet d’être loin du travail à contre courant, de couper vraiment. Et pour les enfants, ça permet d’être exposés à des choses, qui les font grandir et appréhender le monde dans toute sa diversité. DC : Comment gérez-vous votre vie d’entrepreneur et votre vie de papa ? MM : Les semaines sont très intenses, en plus je voyage beaucoup car nous avons 4 bureaux en Europe. C’est pour cela que je fais en sorte le week-end, d’être complètement dédié à ma famille et éventuellement, s’il y a quelques mails à envoyer ou appels à passer, je le fais quand les enfants sont couchés. DC : Pour vous la paternité est-ce que c’est plutôt un sujet qui émerge ou un paradigme qui est en train de changer dans la société ? MM : Je pense que le statut du père dans la famille est en train d’évoluer, pas seulement vis à vis de l’enfant, vis-vis du conjoint également. Il y a un équilibre beaucoup plus important qui s’installe entre la femme et l’homme. C’est vrai que la génération de nos pères, ils ne touchaient pas une couche. Aujourd’hui, il y a une volonté des papas de vraiment évoluer. On le voit dans les faits, comment les papas se comportent, comment les papas sont pris en compte sur le sujet des congés, comment ils sont traités par les médias. Je trouve que la société entière converge vers le fait que les papas aient une vraie place au sein du foyer. Ce que je retiens aussi, c’est que les hommes ont plus envie de devenir papa, on ne le prend plus comme un poids, et on en a très envie, on en parle de plus en plus. Il y a toute une sorte de convergence vers le fait d’assumer et d’avoir envie de bien faire, de se renseigner, et c’est pour ça que vous êtes la aussi. DC : Quel type de papa êtes-vous ? MM : Je suis un papa qui parle beaucoup, je suis un passionné. Je suis un papa qui est très câlin, car je trouve que la tendresse, c’est quelque chose d’extrêmement important. C’est une autre façon de s’exprimer avec ses enfants et surtout je suis un papa « détente », la vie doit être détendue à la maison et être tendre, ça participe à ça. J’essaie d’être un papa constructif, un papa qui fait qu’ils ouvrent les yeux et aussi un papa drôle, car j’estime que l’humour c’est quelque chose qui doit vraiment avoir sa place dans une relation avec un enfant. J’essaie d’être un papa culture, car même si on ne comprend pas qui est Picasso à 4 ans, y être exposé c’est un plus je pense. J’ai eu la chance d’avoir un papa italien et architecte qui dès mon plus jeune âge m’a emmené dans tous les musées du monde, ça a forgé en moi un œil et c’est ce qui fait ce que je suis aujourd’hui. DC : Justement, pour parler de votre papa, est-ce que c’est quelqu’un qui vous a inspiré dans votre paternité d’aujourd’hui ? MM : C’est quelqu’un de très différent de moi, mais c’est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup d’admiration. C’est un entrepreneur, il est architecte, donc il bâti. C’est quelqu’un qui a un goût exceptionnel. C’est une personne très inspirante, à plein d’égard. Je ne suis pas du tout dans le sillage, chacun a sa personnalité. J’essaie de puiser le bon qu’il m’a inculqué en essayant de gommer au maximum ce qui ne m’a pas plu, et mes défauts. (Rires) DC : Vous qui êtes au cœur de la machine économique et de l’innovation, quels conseils pourriez-vous donner à un père qui doit orienter ses enfants ? MM : Il faut tout d’abord être davantage à l’écoute de l’adolescent, que ce qu’on était à l’époque ou encore maintenant. Il y a des sortes de chemins préconçus en France, dans lesquels il faut rentrer pour pouvoir y arriver. Dans les faits, tout ça est en train de tomber, on voit que finalement, ce qui fait quelqu’un de brillant dans sa carrière professionnelle, c’est quelqu’un qui est animé, qui a envie de faire un vrai métier. Il faut trouver sa vocation, et ça passe par exemple par le stage de 3ème, par les emplois saisonniers, par l’écoute, par les contacts auprès des entrepreneurs et de la vie économique, par les études, les stages et les expériences à l’étranger. Vivre à l’étranger, ça ouvre les yeux, et faire des stages, si ca ne crée pas une vocation, au moins on sait ce que l’on n'a pas envie de faire. DC : Avez-vous une anecdote à propos de vos enfants ? MM : J’en ai bien une au sujet de mon fils, qui vit avec un papa entrepreneur avec tout son lot de problèmes et de passion, etc. Un jour, il me dit « papa, j’ai vraiment envie de venir avec toi au bureau travailler. » Je lui réponds « pas de problème, peut-être un jour pourquoi pas tu viendras travailler avec moi, mais qu’est ce qu’on ferait ? » Et il me dit « on commencerait la journée déjà par prendre un petit café et on parlerait du travail, car il y a des problèmes… Ensuite, on irait déjeuner car comme ça on pourra parler des problèmes autour d’un déjeuner. Et l’après-midi, si tu veux, on pourrait faire un petit foot... » Alors, je lui ai répondu que c’était assez tentant ce qu’il me proposait, et que j’allais vraiment y réfléchir pour voir si on pouvait organiser la vie de bureau comme il l’entend. DC : Pour vous, c’est quoi être un Daddy Coool ? MM : Pour moi un Daddy Coool, c’est un père qui est à l’écoute de ses enfants. C’est une personne qui sait ce qui est important dans la vie et dans l’éducation, et sachant qu’il n’y a pas de recette miracle, chacun fait à sa sauce. C’est quelqu’un qui a une ligne conductrice, qui est droit, qui est présent et qui sait faire kiffer ses enfants. On ne peut pas être que dans le contre quand on éduque ses enfants, on ne peut pas être que dans la discipline. Il y a des moments pour tout. Le daddy le plus coool, c’est justement un daddy qui sait créer l’équilibre et la justesse qu’il y a entre chacun de ces moments. Ce n’est pas évident car il faut composer avec la personnalité d’un enfant, dans un certain cadre familial. Le plus coool, c’est vraiment un daddy multifonction, qui sait trouver l’équilibre entre la discipline, les rigolades, la transmission... DC : Y a-t-il des endroits que vous conseilleriez, dans lesquels vous avez passé des moments chouettes avec vos enfants et/ou en famille ? MM : J’habille beaucoup mes enfants, forcément car j’aime bien ça. Comme je n’ai pas beaucoup le temps, je vais souvent sur Internet, notamment sur Smallable. Et dans la vie réelle, j’aime bien chez Bonton. Ensuite, sur les restau’, je trouve cela dommage qu’il n’y ait pas d’adresse kidsfriendly, à la différence des Etats-Unis. On aime bien voyager aux USA, car quand on y arrive avec des enfants, on est très bien accueillis. C’est un pays qui est accueillant avec les enfants et donc on découvre des endroits exceptionnels. Par exemple, récemment j’étais à Miami, je suis allé au Soho House, et dans cet endroit on est accueillis pour déjeuner dans un cadre formidable avec des chaises hautes pour les enfants, des jeux pour les enfants, bref tout est pensé et adapté aux familles. Pour le coté culture, j’aime beaucoup les ateliers pour les enfants de Beaubourg, je trouve ça rigolo et c’est quand même l’un des monuments les plus exceptionnels à Paris qui a en plus le pouvoir de fasciner les enfants. |
Daddy Coool |
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