LE DADDY DU MOIS: Jeff Moran
De Moran, on connait le chanteur québécois qui vient de sortir en France son quatrième album, l’intense "Silence des chiens". Aujourd’hui on découvre le père formidable et le fils hors du commun : Moran fait vibrer les cordes de la filiation avec une émotion rare.
« Avant que vous soyez là, j’étais où ? » chante-t-il à ses enfants de sa voix mêlant velours et rocaille, ils sont 4, ont entre 5 mois et 18 ans et sont « la plus grande réussite de sa vie ». .
Comment définiriez-vous le papa que vous êtes ?
Plutôt un papa cool ! J’ai tendance à penser que rien n’est grave… je suis vraiment comme ça, la vie est courte et tellement règlementée qu’il faut absolument laisser les enfants être des enfants.
Vous êtes régulièrement en tournée à l’étranger, comment conciliez-vous votre rôle de papa avec ces moments d’absence ?
Je pars parfois 2 ou 3 semaines mais quand je suis là je suis hyper présent ! Je m’occupe des devoirs, du bébé, des allers-retours à l’école ou à la garderie. Et nous avons un rituel : chaque année nous partons tous ensemble au bord de la mer pendant un mois (cette année ce sera en décembre, en Martinique) déconnectés de tout !
Est-ce qu’avoir des enfants a fait de vous un chanteur différent ?
C’est le fait d’avoir mon premier enfant qui m’a « botté les fesses », je ne voulais pas que mes enfants pensent que j’étais passé à côté de ma vie. Je prêche par l’exemple et espère qu’ils iront au bout de leurs rêves.
Et puis le fait d’être papa m’a ouvert aux autres, j’étais quelqu’un de plutôt sauvage et renfermé et je suis beaucoup plus sensible aux bonheurs et aux malheurs des autres, à leur vie.
Et puis comprendre de jeunes enfants qui ne peuvent pas encore communiquer par le langage ça exerce une autre forme de communication : on comprend les autres sans avoir à se parler juste par le regard.
Si vous deviez choisir une de vos chansons pour représenter la paternité ou vos enfants ?
Il y en a plusieurs, il y a toujours une référence émotionnelle aux enfants, les miens, ceux des autres, la famille. Pour moi c’est la grande réussite de ma vie.
Il y a une chanson que j’avais écrite juste avant la naissance de mon fils : « Figlie » (« filles » en italien) car je m’étais résolu à n’avoir que des filles, je dis cette phrase qui résume tout : « avant que vous soyez là, j’étais où ? ».
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Retrouvez-vous votre père dans le papa que vous êtes ?
Assez carrément en fait ! Mon papa m’a adopté, il est arrivé dans ma vie quand j’avais 18 mois et a eu ensuite 2 autres enfants avec ma mère ; je n’ai jamais senti la moindre différence avec eux grâce à l’amour que me portait mon père. Tous les ans pour mon anniversaire je recevais une carte : « N’oublie jamais que tu es le seul de mes enfants que j’ai choisi ». Il est mort dans mes bras cet été.
Il était un autre homme avec les enfants, tendre, affectueux et câlin, je garde très très fort cette affection physique. Il avait une aura incroyable auprès de ses petits-enfants, ma fille Fred a posé cette question juste après sa mort : « Avez-vous prévenu le Père-Noël ? », il lui avait assuré être un ami personnel de ce dernier. Je pense à lui à chaque fois que je prends mes enfants dans les bras.
Qu’aimeriez-vous transmettre de l’éducation que vous avez reçue ?
Les câlins ! Je prends tout le temps les enfants dans mes bras, et le respect, le manque de respect c’est un truc que je ne tolère pas. Quand j’étais enfant c’était quelque chose qui allait de soi mais maintenant il faut le créer.
Votre souvenir le plus fort avec vos enfants ?
Tous les jours c’est intense ! Fred (7 ans) est une flèche qui comprend tout, invente des expressions.
Margot (3 ans) est née avec une surdité légère et tous les mardis on réapprend à parler ensemble chez un orthophoniste, ce sont des moments extrêmement forts. Margot, pendant longtemps disait s’appeler « Marbot ». Un jour elle a dit « Margot » et toute la famille s’est mise à pleurer de cette réussite, sa sœur Fred était folle de joie car elle prend très à cœur les progrès de sa sœur, leur relation crée des moments d’émotion incroyable.
Vous dites souvent que « ce n’est pas en tirant sur une fleur qu’on la fera pousser plus vite ». Serait-ce une définition de l’éducation qui vous ressemble ?
Cette phrase c’est un mode de vie ! Une phrase que je me répète dans tout, il ne faut jamais forcer les choses, attendre l’eau, le soleil mais ne jamais tirer sinon… la fleur s’arrache et meurt. On l’applique à 100% avec Margot, il ne faut jamais la bloquer et être très patient.
Une journée idéale avec vos enfants ?
En vacances, peu importe où pourvu qu’il y ait la mer, alors une grande paix s’installe. On fait la sieste, on écoute de la musique, on regarde des films.
Au quotidien le fait de vivre en ville me tourmente depuis quelques temps, je pense à l’enfance que j’ai connue, à la campagne. J’adore quand même la vie que nous menons, en tribu : nous vivons dans l’immeuble où ma copine est née, son père et sa sœur y vivent toujours, l’ambiance est très familiale.
Merci Moran, pour finir pouvez-vous compléter ces 2 phrases :
Être papa c’est… être amoureux.
Être papa, c’est ne plus jamais… être obligé de s’inquiéter pour soi-même.
Album « Le silence des chiens » - Ad Litteram
Site Web: moranmusique.com
Moran est en concert en France et en Suisse à ces dates :
17 mars 2017 - L'Annexe, Les Plans sur Bex (Suisse)
18 mars 2017 - Hessel Espace Culturel, Orbe (Suisse)
20 mars 2017 - L'Auguste Théâtre, Paris
21 mars 2017 - Le Bijou, Toulouse
22 mars 2017 - Le Bijou, Toulouse
23 mars 2017 - Le Temps des Cerises, Delémont (Suisse)
24 mars 2017 - L'Atelier, Sembrancher (Suisse)
25 mars 2017 - Le Café du Soleil, Saignelégier (Suisse)
3 mai 2017 - Maison de Quartier Sous-Gare, Lausanne (Suisse)
4 mai 2017 - Le Bout du Monde, Vevey (Suisse)
5 mai 2017 - Wädensville Skyline,Wädenswil (Suisse)
6 mai 2017 - 1,2,3... Chanson, Burgdorf (Suisse)
7 mai 2017 - La Grange de Culliairy, Sainte-Croix (Suisse)
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