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LE DADDY DU MOIS : PACCO — DESSINATEUR ET SCÉNARISTE — N#20

Chaque mois, parce qu'il retient notre attention et accepte de partager avec vous son quotidien de père, Daddy Coool vous présente le Daddy du mois.
Ce mois-ci, RDV avec Pacco à l'occasion de la sortie, aux éditions Fluide Glacial, de sa BD « 1 semaine sur 2 », un clin d'œil plein d'humour et de reconnaissance pour tous les papas en alternance (mais pas que) qui ne manqueront pas de se reconnaître dans cet ouvrage.

Daddy Coool : Votre BD est autobiographique, vous avez donc une petite fille de 7 ans prénommée Maé. D'où vous est venu le besoin d'en parler et jusqu'à quel point vous inspirez-vous de votre vie réelle ?

Pacco : En fait, c'est plus de l'autofiction. C'est-à-dire que la BD est inspirée de faits toujours réels, mais je les exagère, je les extrémise si on peut dire ça comme ça. Je ne sélectionne en général que les situations où je passe pour un gros crétin vous voyez ? Et en ce qui concerne l'envie, je pense que tous les parents ressentent l'envie de parler de leurs gamins. Grâce à ce que je fais, j'ai simplement une audience plus large !

DC : On sent un grand humour en même temps qu'une grande tendresse en vous lisant. Dans la vraie vie, êtes-vous plutôt un père détendu ou au contraire assez strict ?

P : Dans la BD, j'aborde de vraies questions. Mais après, les réponses, je ne les ai pas : personne n'est d'accord sur la manière de faire en ce qui concerne l'éducation des enfants. Le truc de base, je pense, c'est de leur inculquer les valeurs fondamentales. Politesse, générosité, intelligence sociale… Après, en ce qui me concerne, je fais confiance à l'expérience. Mon rôle auprès de Maé est de créer comme un parc de protection autour d'elle ; et à l'intérieur, avec une grande liberté, je la laisse tester les choses. Parfois, évidemment, je reprends les rênes et je lui dis comment faire ; je ne suis pas aussi con que dans la BD ! Mais je pense qu'il faut laisser les gamins expérimenter les choses, c'est comme ça qu'ils apprennent et se responsabilisent.

DC : Comment gérez-vous votre vie professionnelle et votre vie de père ?

P : Et bien déjà, ma fille, je ne l'ai qu'une semaine sur deux. D'où le titre de la BD. Et j'ai la chance d'être travailleur indépendant. Je travaille quand et où je veux. Je lui consacre donc tout le temps possible, et ce n'est pas une histoire de conciliation. C'est plutôt automatique, naturel. En tout cas beaucoup plus que lorsque je dirigeais mon agence de com à Paris. Aujourd'hui, je vis en Province et je ne suis plus dépendant de qui que ce soit ; j'ai plutôt de la chance !

DC : Votre passion, c'est le dessin. Essayez-vous de la transmettre à votre fille ? Comment gérez-vous sa créativité, qu'il s'agisse du dessin ou d'autre chose ?

P : En fait, ma vraie passion, ce n'est pas le dessin. C'est le fait de raconter des histoires. Mais malheureusement, c'est le dessin que je maîtrise le mieux ! (rires) En ce qui concerne Maé, c'est simple : je ne la force pas, je ne la freine pas. J'accueille pleinement les choses qu'elle propose. Que ce soit pour le dessin, le sport ou n'importe quelle autre activité, c'est elle qui choisit. Je pose juste des règles, assez évidentes, du type assiduité, ponctualité, ce genre de choses. Après, elle va à son rythme. Pour vous dire, même quand elle a décidé de faire du foot, LE sport que je ne comprendrai jamais, je l'ai encouragée à fond ! Vous voyez, je suis ouvert !

DC : Quelles sont les activités que vous faites avec elle ? A-t-elle lu ce que vous faisiez en BD ? Comment y réagit-elle ?

P : Et bien, aussi étonnant que cela puisse paraître, je suis très mauvais pour jouer à la poupée, elle n'y joue donc pas vraiment chez moi ! De toute façon, j'ai noté qu'elle développait assez naturellement des activités plus féminines avec sa mère. Plutôt normal je pense. Et oui : elle a lu ma BD ! Elle vit avec elle depuis longtemps de toute façon ; elle l'a vue se construire. Ce qui est drôle, c'est qu'elle pensait au début que tous les gamins avaient leur propre BD ! Par exemple, elle avait des copains qui s'appelaient Cédric, ou Kévin, elle pensait que les BD du même nom étaient faites pour eux, comme la mienne ! C'est plutôt mignon. Elle comprend ce qui s'y passe, ça la fait rigoler. Mais bien sûr, elle ne rit pas aux mêmes choses que moi. Elle s'y trouve mignonne, mais rien n'est sacralisé, elle vit avec très normalement.

DC : Quelles sont les bonnes adresses que vous auriez à conseiller pour un moment à deux, après votre vie professionnelle et votre vie de papa ?

P : À Paris ? Oula, ça fait bien longtemps que je n'y suis plus ! Hum, si j'avais une bonne adresse à conseiller, disons que ce serait le restaurant de la plage de Cenitz, à Guéthary : le C. ! Même en habitant Paris d'ailleurs : vous prenez un vol Orly-Biarritz, puis un taxi Biarritz-Guéthary. Et vous emmenez votre belle dîner face à l'océan, juste le temps d'une soirée. Romantique, non ?

DC : Pour finir, quel serait votre meilleur conseil de papa à donner à tous les Daddy Coool qui nous lisent ?

P : Un conseil très simple : je suis avec vous, on est tous dans la même galère. Courage.

Daddy Coool

Actualités de Pacco : blog BD Le blog de Pacco ; Premier volet d'1 semaine sur 2 paru en février 2012 ; deuxième volet disponible depuis le 29 mai 2013 aux éditions Fluide Glacial .