Ancien interne des hôpitaux de Paris et ex-collaborateur du Professeur Marcel Rufo, Michael Larrar est pédopsychiatre et papa de deux enfants.
Daddy Coool : Quel rôle doit-on adopter en tant que papa face à la sexualité de ses enfants ?
Michael Larrar : Un parent du même sexe serait le mieux placé des deux parents pour parler sexualité à l’enfant et à l’adolescent. Pour autant, les parents restent souvent les personnes les plus mal placées, dans la tête de l’adolescent, pour discuter de cela. C’est une mission qui est de toute façon compliquée. Si le papa est mal à l’aise ou si l’adolescent est trop gêné par cette conversation, cela peut être un oncle ou un grand-cousin , quelqu'un de confiance qui délivrera le message mais qui n’est pas aussi impliqué affectivement avec le jeune.
DC : À quel âge faut-il parler de contraception ?
ML : Ce n’est pas une question d’âge, mais d'âge mental et de maturité de son enfant. S’il a des petits amis, s’il se virilise ou se féminise, si l’on commence à percevoir des histoires d’amour, des flirts, etc… il faut leur en parler directement. Sinon, il faut le faire avec un caractère préventif, à table et de manière conviviale, autour de sujets divers.
DC : À quel point faut-il les informer ?
ML : La problématique n’est pas là où on la croit. Les jeunes sont très informés, les papas ne doivent pas se demander s’ils connaissent le préservatif ou la pilule du lendemain. Le problème vient du manque de confiance en soi : la gène pour sortir le préservatif, pour l’imposer à l’autre… Bien qu’ils fassent semblant que non, les ados sont très mal à l’aise avec la sexualité. Quand on est très gêné, on peut rapidement oublier la contraception, ou se laisser faire par le moins gêné des deux.