Au début du siècle dernier, Sigmund Freud fait du complexe d’Œdipe une des clés de voûte de la psychanalyse. Les nouveaux schémas familiaux ont aujourd’hui fini de mettre à mal la pensée freudienne. Pour autant, comment nier la particularité de la relation père fille ?
Le complexe d’Œdipe, mais encore ?
Pour faire court - ce qui n’est pas facile en matière de mythologie grecque - Œdipe tue sans le savoir son père, se marie avec sa propre mère et devient roi de Thèbes parricide et incestueux. Vaste programme ! Au début du XXe siècle, Sigmund Freud nomme d’après le personnage d’Œdipe l’attirance sexuelle de l’enfant envers son parent de sexe opposé, accompagnée du désir inconscient de tuer l’autre parent.
Et aujourd’hui ?
Les travaux de Freud reposent sur un modèle familial qui n’a plus valeur de norme aujourd’hui. Du reste, il faut s’écarter des clichés pour bien comprendre ces recherches. Pour autant, il est indéniable qu’un père et une fille développent une relation particulière qui repose en partie sur la différence de sexe.
La relation père fille est scellée dans une certaine forme de tendresse et de polarité : le père entretien avec sa fille une complicité affective qui dure jusqu’à la préadolescence de l’enfant. Il est fréquent que la petite fille voie dans son père la figure de l’homme parfait. Quel mal à cela ? Dès lors que vous savez montrer vos limites de père et ne cédez pas à tous les caprices de votre petite princesse dans le but de continuer de lui plaire, pourquoi devriez-vous vous interdire d’être câlin, présent et tendre ? D’ailleurs, profitez-en : ça ne dure pas !
À l’adolescence, les liens tendent à se dénouer, voire à devenir conflictuels. Le regard que porte l’enfant sur ses parents change, devient contradictoire et volontiers critique. Dans les yeux de sa fille, vous tombez de votre piédestal. D’autres figures masculines ne tardent pas à vous remplacer (personnalités de la télévision ou du show-business, acteurs à la mode etc.). Plus tard, il s’agit des premiers amoureux. Le complexe d’Œdipe n’est plus qu’un lointain souvenir…et vous n’avez plus qu’à vous rappeler les moments de complicité simple, naturelle et heureuse dont vous avez eu raison de profiter.
Faut-il avoir peur d’Œdipe ?
Bien sûr que non. La question de l’interdit ne se pose même pas. Vous ne devez pas retenir la tendresse que vous souhaitez offrir à votre enfant sous prétexte que c’est une fille. Le complexe d’Œdipe est devenu une appellation galvaudée que l’on ressort à toutes les sauces dès lors qu’un père montre de l’affection pour sa fille. Pour autant, quelle différence cela fait, et pourquoi s’interdire d’être câlin avec sa fille ?
Attention à ne pas céder à la paranoïa ou la folie du tabou dont la société est devenue friande. Un père a le droit, pour ne pas dire le devoir d’offrir toute la tendresse qu’il a à offrir à ses enfants, quel que soit leur sexe. Le complexe d’Œdipe est inconscient, naturel et inoffensif ! Il concerne les garçons et les filles et les papas aussi bien que les mamans. C’est une phase du développement psychologique contre lequel il n’y a pas lieu de lutter et auquel il faut bien se garder de penser.
Foncez les papas, offrez toutes la tendresse que vous avez offrir et à chacun de vos enfants qu’ils soient garçon ou fille : l’enfance n’est pas éternelle et, de toute façon, Freud est mort depuis longtemps !
Daddy Coool by Papa Lion